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Hello mes poètes ... bises à tous... et coucou Scarabi
Je te méprise enfin, souffrance passagère !
J’ai relevé le front. J’ai fini de pleurer.
Mon âme est affranchie, et ta forme légère
Dans les nuits sans repos ne vient plus l’effleurer.
Aujourd’hui je souris à l’Amour qui me blesse.
O vent des vastes mers, qui, sans parfum de fleurs,
D’une âcre odeur de sel ranimes ma faiblesse,
O vent du large ! emporte à jamais les douleurs !
Emporte les douleurs au loin, d’un grand coup d’aile,
Afin que le bonheur éclate, triomphal,
Dans nos cœurs où l’orgueil divin se renouvelle,
Tournés vers le soleil, les chants et l’idéal !
Renée Vivien, Etudes et préludes

Douce nuit ....![]()
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Bonsoir les poétes,Rosame,et toutes et tous ![]()
Andrée Chedid
La vie voyage
Aucune marche
Aucune navigation
N'égalent celles de la vie
S'actionnant dans tes vaisseaux
Se centrant dans l'îlot du cœur
Se déplaçant d'âge en âge
Aucune exploration
Aucune géologie
Ne se comparent aux circuits du sang
Aux alluvions du corps
Aux éruptions de l'âme
Aucune ascension
Aucun sommet
Ne dominent l'instant
Où t'octroyant forme
La vie te prêta vie
Les versants du monde
Et les ressources du jour
Aucun pays
Aucun périple
Ne rivalisent avec ce bref parcours
Voyage très singulier
De la vie
Devenue
Toi.

Belle nuit les poétes
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Bonsoir les poétes ,Rosame
,Juliette,Alwena, Heart,Yendami, Fra,Créo
et toutes et tous ![]()
Hélène Dorion
Ravir : les lieux (extraits)
Passé les dunes, la pente abrupte
mène vers la mer. La perspective se modifie
légèrement, les nuages et les galets
se fondent, le vent s’éparpille sur la peau
et si l’on porte à l’oreille un coquillage
on entend murmurer chaque souvenir
laissé là, enfoui sous les marées.
Alors le Derviche, avec l’écume, avec le sable
pénètre la mesure
– l’univers, le rien –
souffle comme il danse :
secoue les draps de l’âme.
&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&&
Le monde dévore nos paupières
au-delà des rêves, de la rose
que mâche la nuit, nous vivons
comme des feuilles enroulées
autour de l’horizon, nous flottons
et pour guérir de nous-mêmes
– quand éclatent les fissures
que se perdent les pierres
jetées parmi les lambeaux des siècles –
nous glissons avec les continents
cherchons l’eau, cherchons le rivage
et un jour l’image se retourne
le Gardien des Lieux, à nouveau
se penche sur nous.

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22/01/2014 00h58
Là ! Je me tue à vos genoux !
Car ma détresse est infinie ,
Et la tigresse épouvantable d'Hyrcanie
Est une agnelle au prix de vous.
Oui céans, cruelle Clymène,
Ce glaive qui, dans maints combats,
Mit tant de Scipions et de Cyrus à bas,
Va finir ma vie et ma peine !
Ai-je même besoin de lui
Pour descendre aux Champs-Elysées ?
Amour perça-t-il pas de flèches aiguisées
Mon coeur, dès que votre œil m'eut lui ?
Paul Verlaine, Fêtes galantes, 1869
Belle nuit les poètes... Abeill ***
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Walt Whitman, un cosmos, de Manhattan le fils, Turbulent, bien en chair, sensuel, mangeant, buvant et procréant,
Pas sentimental, pas dressé au-dessus des autres ou à l’écart d’eux
Pas plus modeste qu’immodeste.
Arrachez les verrous des portes!
Arrachez les portes mêmes de leurs gonds!
Qui dégrade autrui me dégrade
Et rien ne se dit ou se fait, qui ne retourne enfin à moi.
A travers moi le souffle spirituel s’enfle et s’enfle, à travers moi c’est le courant et c’est l’index.
Je profère le mot des premiers âges, je fais le signe de démocratie,
Par Dieu! Je n’accepterai rien dont tous ne puissent contresigner la copie dans les mêmes termes.
A travers moi des voix longtemps muettes
Voix des interminables générations de prisonniers, d’esclaves,
Voix des mal portants, des désespérés, des voleurs, des avortons,
Voix des cycles de préparation, d’accroissement,
Et des liens qui relient les astres, et des matrices et du suc paternel.
Et des droits de ceux que les autres foulent aux pieds,
Des êtres mal formés, vulgaires, niais, insanes, méprisés,
Brouillards sur l’air, bousiers roulant leur boule de fiente.
A travers moi des voix proscrites,
Voix des sexes et des ruts, voix voilées, et j’écarte le voile,
Voix indécentes par moi clarifiées et transfigurées.
Je ne pose pas le doigt sur ma bouche
Je traite avec autant de délicatesse les entrailles que je fais la tête et le coeur.
L’accouplement n’est pas plus obscène pour moi que n’est la mort.
J’ai foi dans la chair et dans les appétits,
Le voir, l’ouïr, le toucher, sont miracles, et chaque partie, chaque détail de moi est un miracle.
Divin je suis au dedans et au dehors, et je sanctifie tout ce que je touche ou qui me touche.
La senteur de mes aisselles m’est arôme plus exquis que la prière,
Cette tête m’est plus qu’église et bibles et credos.
Si mon culte se tourne de préférence vers quelque chose, ce sera vers la propre expansion de mon corps, ou vers quelque partie de lui que ce soit.
Transparente argile du corps, ce sera vous!
Bords duvetés et fondement, ce sera vous!
Rigide coutre viril, ce sera vous!
D’où que vous veniez, contribution à mon développement, ce sera vous!
Vous, mon sang riche! vous, laiteuse liqueur, pâle extrait de ma vie!
Poitrine qui contre d’autres poitrines se presse, ce sera vous!
Mon cerveau ce sera vos circonvolutions cachées!
Racine lavée de l’iris d’eau! bécassine craintive! abri surveillé de l’oeuf double! ce sera vous!
Foin emmêlé et révolté de la tête, barbe, sourcil, ce sera vous!
Sève qui scintille de l’érable, fibre de froment mondé, ce sera vous!
Soleil si généreux, ce sera vous!
Vapeurs éclairant et ombrant ma face, ce sera vous!
Vous, ruisseaux de sueurs et rosées, ce sera vous!
Vous qui me chatouillez doucement en frottant contre moi vos génitoires, ce sera vous!
Larges surfaces musculaires, branches de vivant chêne, vagabond plein d’amour sur mon chemin sinueux, ce sera vous!
Mains que j’ai prises, visage que j’ai baisé, mortel que j’ai touché peut-être, ce sera vous!
Je raffole de moi-même, mon lot et tout le reste est si délicieux!
Chaque instant et quoi qu’il advienne me pénètre de joie,
Oh! je suis merveilleux!
Je ne sais dire comment plient mes chevilles, ni d’où naît mon plus faible désir.
Ni d’où naît l’amitié qui jaillit de moi, ni d’où naît l’amitié que je reçois en retour.
Lorsque je gravis mon perron, je m’arrête et doute si ce que je vois est réel.
Une belle-de-jour à ma fenêtre me satisfait plus que toute la métaphysique des livres.
Contempler le lever du jour!
La jeune lueur efficace les immenses ombres diaphanes
L’air fleure bon à mon palais.
Poussées du mouvant monde, en ébrouements naïfs, ascension silencieuse, fraîche exsudation,
Activation oblique haut et bas.
Quelque chose que je ne puis voir érige de libidineux dards
Des flots de jus brillant inondent le ciel.
La terre par le ciel envahie, la conclusion quotidienne de leur jonction
Le défi que déjà l’Orient a lancé par-dessus ma tête,
L’ironique brocard: Vois donc qui de nous deux sera maître!
Walt Whitman,,, for bee -------------------------------- ,,, ^..^,,, -------------------------------------
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22/01/2014 22h22
Le Petit Prince 😉
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23/01/2014 00h18
Que ce soit aux rives prochaines ;
Soyez-vous l'un à l'autre un monde toujours beau,
Toujours divers, toujours nouveau ;
Tenez-vous lieu de tout,.comptez pour rien le reste...
La Fontaine, extrait "Les Deux Pigeons"
Très belle fable 🙂
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Bonsoir mes poètes ![]()
Vénus, ô volupté des mortels et des dieux !
Ame de tout ce qui respire,
Tu gouvernes la terre, et les mers, et les cieux ;
Tout l’univers reconnaît ton empire !
Des êtres différens les germes précieux,
Qui dorment dispersés sous la terre ou dans l’onde,
Rassemblés à ta voix féconde,
Courent former les corps que tu veux enfanter.
Les mondes lumineux roulent d’un cours paisible,
L’un vers l’autre attirés, unis sans se heurter,
Par ton influence invisible !
Tu parais, ton aspect embellit l’univers :
Je vois fuir devant toi les vents et les tempètes ;
L’azur éclate sur nos têtes ;
Un jour pur et divin se répand dans les airs.
L’onde avec volupté caresse le rivage ;
Les oiseaux, palpitans sous leur toit de feuillage,
Célèbrent leurs plaisirs par de tendres concerts.
Des gouffres de Thétis tous les monstres informes
Font bouillonner les flots amers
Des élans amoureux de leurs masses énormes.
Les papillons légers se cherchent sous les fleurs,
Et par un doux hymen confondent leurs couleurs.
L’aigle suit dans les cieux sa compagne superbe :
Les serpens en sifflant s’entrelacent sous l’herbe :
Le tigre, dévoré d’une indomptable ardeur,
Terrible, l’œil sanglant et la **bleep** écumante,
Contemple, en rugissant d’amour et de fureur,
La sauvage beauté de son horrible amante.
Tout ressent de Vénus la puissante chaleur ;
Tout produit : les vallons, les fleuves, les montagnes :
La rose se parfume et le chêne verdit ;
Au fond de l’Océan la perle s’arrondit,
Et les palmiers en fleurs fécondent leurs compagnes.
Cependant les sylvains, brûlés des mêmes feux,
Pressent la nymphe palpitante
Qui tremble dans leurs bras nerveux
Et de désir et d’épouvante ! …
La déesse sourit aux mortels enchantés :
Elle entend s’élever du milieu des cités,
De l’épaisseur des bois, du sein des mers profondes,
Un murmure confus de cent bruits amoureux,
Et ce concert voluptueux
Est l’hommage éternel des êtres et des mondes.
Casimir Delavigne,,, Hymne à Vénus
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23/01/2014 21h52
Très beau Juliette , cet hymne à Vénus 🙂


