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utilisateur_supprimé
Non applicable
Sur une autre gravure, le Minotaure n'est plus aveugle ou ne l'est pas encore, il porte autour de son large cou un collier de perles ou d'or et il boit. C'est certainement un jour de fête et ce jour-là sans aucun doute la vie est belle pour lui et il caresse sans penser à rien, de son regard de bovin, divin, tous les jardins secrets des splendides filles publiques qui s'offrent si simplement et si naturellement à lui.

EAUX- FORTES DE PICASSO, J Prévert
sophia57
Contributeur Confirmé

Bonjour les poétes et toutes et tous

 

Élévation

Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les éthers,
Par delà les confins des sphères étoilées,

Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde,
Tu sillonnes gaiement l'immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.

Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ;
Va te purifier dans l'air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.

Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse
S'élancer vers les champs lumineux et sereins ;

Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
- Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes !

Charles Baudelaire

Alwena
Contributeur Master

 

 

Coucou les poètes, je vous ai écrit un petit mot à "recomposition du club".... Je vous embrasse... Femme clignant de l'œil

 

 

Bonne soirée  Femme heureuse....  Bisous - Alwena

 

 

utilisateur_supprimé
Non applicable
Et Picasso lui-même, ne pouvant supporter une si déprimante analogie et saisi de compassion devant les avatars de son pauvre Minotaure, caresse d'une main fraternelle les doux cheveux bouclés de son innocent, de son monstrueux modèle et le Minotaure calmé, rassuré, reprend encore une fois goût à la vie et puis du poi de la bête en perdant encore une fois la mémoire et, comme un grand chien secouant ses puces, il secoue d'un seul coup tous les mythes de la mythologie et s'en va tranquillement sur ses pieds de derrière et tout droit devant lui.
Mais Picasso l'attend au tournant abec son burin, il faudrait bien, un jour, qu'il y passe, comme les autres, ce Minotaure, et si ce n'est pas pour aujourd'hui ce sera pour demain, la mise à mort.

Prévert
utilisateur_supprimé
Non applicable
À bientôt Alwena 🙂
utilisateur_supprimé
Non applicable
L'homme, fruit ultime de la Nature (sur la Terre , sinon ailleurs), a su domestiquer les énergies physiques mais se montre bien impuissant à contrôler sa propre psyché. Sa rationalité lui offre bien peu de protection quand les forces inconscientes le débordent et se transforment en éruption de barbarie à l'échelle planétaire...

... Bien sûr, il y a aussi la tendresse humaine,
la musique de Mozart et les vins de Bourgogne...
S'il y a une Intention dans la Nature,
quelle est son intention ?

Hubert Reeves, Astrophysicien
sophia57
Contributeur Confirmé

Bonjour les poétes et toutes  et tous  Femme heureuse

 

Gilles Vigneault
MAINTENANT
G. Vigneault - G. Rochon


Maintenant que tu connais mes rêves
Maintenant que tu connais mes peurs
Maintenant que tu me sais par coeur
Je ne sais plus quel vent se lève

Tu te demandes si parfois
Je te vois comme tu me vois
J'ai des jours entiers maladroits
Tu dis jadis et autrefois
Comme on dit après les voyages

Il reste toujours à connaître
De toi, de moi, d'elle, de lui
Il est toujours temps de renaître
Ouvre-moi tes fenêtres
Un visage est toujours un pays

Je t'ai raconté à des pierres
Qui n'en ont pas perdu un mot
Et qui gardent de ta lumière
Comme des âmes des animaux
Je t'ai racontée à des ormes
Qui ne causent qu'avec le vent
Ces visages de toi qui dorment
Je me les réveille souvent
Ta vie est ma maison prochaine
Que ta liberté soit ma chaîne
Je m'en vais vivre maintenant
Je m'en vais vivre maintenant

Maintenant que tu connais mes rêves
Maintenant que tu connais mes peurs
Maintenant que tu me sais par coeur
Je ne sais plus quel vent se lève

Tu te demande si parfois
Je te vois comme tu te vois
J'ai des jours entiers maladroits
Je dis jadis et autrefois
Comme on dit après les orages

Il reste toujours à connaître
De toi, de moi, d'elle, de lui
Il est toujours temps de renaître
Ouvre-moi tes fenêtres
Ton visage est encore un pays

Nous deviendrons pareils et mêmes
Sous de grands arbres devenus
Nos pareils un caillou que j'aime
Aura gardé le temps perdu
Nous, nous tairons plein de paroles
Et ce silence apprivoisé
Comme un oiseau sur la corolle
De la nuit viendra se poser

La vie est ma saison nouvelle
Tes mains ayant semé des ailes
Pour les oiseaux de maintenant
Pour mes oiseaux de maintenant

Maintenant que tu connais mes rêves
Maintenant que tu connais mes peurs
Maintenant que tu me sais par coeur
Je ne sais plus quel vent se lève

Tu me demande si parfois
Je te vois comme tu me vois
J'ai des jours entiers maladroits
Je dis jadis et autrefois
Comme on dit après les voyages

Il reste toujours à connaître
De toi, de moi, d'elle, de lui
Il est toujours temps de renaître
Ouvre-moi tes fenêtres
Ton visage est toujours un pays

 

utilisateur_supprimé
Non applicable
Espoir, Paix ( pour tout le monde ), Amour et Vie... 🙂 Belle journée toutes et tous
sophia57
Contributeur Confirmé

Bonsoir les poétes  Femme heureuse 

 

Silence et nuit des bois.

 

Il est plus d'un silence, il est plus d'une nuit, 
Car chaque solitude a son propre mystère : 
Les bois ont donc aussi leur façon de se taire 
Et d'être obscurs aux yeux que le rêve y conduit.

On sent dans leur silence errer l'âme du bruit, 
Et dans leur nuit filtrer des sables de lumière. 
Leur mystère est vivant : chaque homme à sa manière 
Selon ses souvenirs l'éprouve et le traduit.

La nuit des bois fait naître une aube de pensées ; 
Et, favorable au vol des strophes cadencées, 
Leur silence est ailé comme un oiseau qui dort.

Et le cœur dans les bois se donne sans effort : 
Leur nuit rend plus profonds les regards qu'on y lance, 
Et les aveux d'amour se font de leur silence.
 
René - François Sully Prudhomme


sophia57
Contributeur Confirmé

Bonsoir les poétes et toutes et tous

 

Confins


Dans l’ombre tiède, où toute emphase s’atténue,
Sur les coussins, parmi la flore des lampas,
L’effeuillement des heures d’or qu’on n’entend pas
Vibrer ainsi qu’un son d’archet qui diminue.

 

S’affiner l’âme en une extase si ténue ;
Jouir son coeur sur une pointe de compas ;
Tenter parmi des flacons d’or d’exquis trépas ;
Ne plus savoir ce que sa vie est devenue…

 

Se retrouver, et puis se perdre en des pays,
Et des heures, en des pianos inouïs
Faire flotter comme du silence en arpèges ;

 

Dans les parfums et la fumée aux lents manèges
Jusqu’à son coeur et par ses yeux évanouis
Sentir tomber des b a i s e r s  doux comme des neiges.

 

Albert Samain, Au jardin de l’infante

 

 

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