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XYZ000
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Rêve Etoilé.

Je me rappelle qu'un soir, sur ma couchette d'écolier, par la demi-fenêtre qui
donnait sur le ciel, je vis dans les profondeurs une petite étoile d'une douceur
inexprimable ; je ne voyais qu'elle et il me sembla que toute la tendresse que
pouvaient contenir les sphères lointaines, que toute la pitié inconnue, qui
répondait peut-être dans l'infini à nos inquiétudes et à nos souffrances, que
tous les rêves ingénus et purs qui avaient rayonné des âmes humaines depuis
l'origine des temps dans le mystère de la nuit, résumaient leur douceur dans la
douceur de l'étoile, et un moment je goûtai jusqu'aux larmes cette amitié
fraternelle et mystérieuse de l'âme et de l'espace infini. Puis, peu à peu, et
sans qu'aucune pensée précise expliquât ce changement, je sentis comme une
rupture étrange. Les profondeurs amies se creusèrent en un abîme d'indifférence
et de silence. Je me dis que le foyer de pensée et de poésie juvéniles qui
brûlait en moi s'éteindrait sans avoir pu réchauffer ces espaces glacés. Bossuet
avait dit : « Allons méditer le silence sacré de la nuit. » Pascal : « Le
silence éternel de ces espaces infinis m'effraie. » Tous les deux avaient l'âme
chrétienne et je venais de passer en quelques instants de l'expansion de l'un au
resserrement de l'autre.

Jean Jaurès

 

Belle nuit *dmc... mes doux poètes...

utilisateur_supprimé
Non applicable
Une éblouissante Étoile dans mon Ciel bleu nuit
Mon Horizon au bout de l'Océan...
Mes heures du Jour et de la Nuit,
Dans les lagons émeraudes de tes yeux
Je me noie...
L' Être qui fait de moi le plus heureux des hommes,
C'est Toi...

fra 135 , avril 2014. 🙂

Bizzz notre Abeill
sophia57
Contributeur Confirmé

Bonsoir les poètes,Squarabee Cœur et toutes et tous Femme très heureuse

 

Victor Hugo 

 

Un cœur sous une pierre

 

La réduction de l'univers à un seul être, la dilatation d'un seul être jusqu'à Dieu, voilà l'amour.

L'amour, c'est la salutation des anges aux astres.

 

Quel vide que l'absence de l'être qui à lui seul remplit le monde! Oh! comme il est vrai que l'être aimé devient Dieu. On comprendrait que Dieu en fût jaloux si le Père de tout n'avait pas évidemment fait la création pour l'âme, et l'âme pour l'amour.

 

De certaines pensées sont des prières. Il y a des moments où, quelle que soit l'attitude du corps, l'âme est à genoux.

Les amants séparés trompent l'absence par mille choses chimériques qui ont pourtant leur réalité. On les empêche de se voir, ils ne peuvent s'écrire; ils trouvent une foule de moyens mystérieux de correspondre. Ils s'envoient le chant des oiseaux, le parfum des fleurs, le rire des enfants, la lumière du soleil, les soupirs du vent, les rayons des étoiles, toute la création. Et pourquoi non? Toutes les œuvres de Dieu sont faites pour servir l'amour. L'amour est assez puissant pour charger la nature entière de ses messages.

O printemps, tu es une lettre que je lui écris.

L'avenir appartient encore bien plus aux cœurs qu'aux esprits. Aimer, voilà la seule chose qui puisse occuper et emplir l'éternité. À l'infini, il faut l'inépuisable.

L'amour participe de l'âme même. Il est de même nature qu'elle. Comme elle il est étincelle divine, comme elle il est incorruptible, indivisible, impérissable. C'est un point de feu qui est en nous, qui est immortel et infini, que rien ne peut borner et que rien ne peut éteindre. On le sent brûler jusque dans la moelle des os et on le voit rayonner jusqu'au fond du ciel.

Ô amour! adorations! volupté de deux esprits qui se comprennent, de deux cœurs qui s'échangent, de deux regards qui se pénètrent? Vous me viendrez, n'est-ce pas, bonheurs! Promenades à deux dans les solitudes! journées bénies et rayonnantes! J'ai quelquefois rêvé que de temps en temps des heures se détachaient de la vie des anges et venaient ici-bas traverser la destinée des hommes.

Dieu ne peut rien ajouter au bonheur de ceux qui s'aiment que de leur donner la durée sans fin. Après une vie d'amour, une éternité d'amour, c'est une augmentation en effet; mais accroître en son intensité même la félicité ineffable que l'amour donne à l'âme dès ce monde, c'est impossible, même à Dieu. Dieu, c'est la plénitude du ciel; l'amour, c'est la plénitude de l'homme.

Vous regardez une étoile pour deux motifs, parce qu'elle est lumineuse et parce qu'elle est impénétrable. Vous avez auprès de vous un plus doux rayonnement et un plus grand mystère, la femme.

Tous, qui ne nous soyons, nous avons nos êtres respirables. S'ils nous manquent, l'air nous manque, nous étouffons. Alors on meurt. Mourir par manque d'amour, c'est affreux! L'asphyxie de l'âme!

Quand l'amour a fondu et mêlé deux êtres dans une unité angélique et sacrée, le secret de la vie est trouvé pour eux; ils ne sont plus que les deux termes d'une même destinée; ils ne sont plus que les deux ailes d'un même esprit. Aimez, planez!

 

Si vous êtes pierre, soyez aimant; si vous êtes plante, soyez sensitive; si vous êtes homme, soyez amour.

Rien ne suffit à l'amour. On a le bonheur, on veut le paradis; on a le paradis, on veut le ciel.

Ô vous qui vous aimez, tout cela est dans l'amour. Sachez l'y trouver. L'amour a autant que le ciel, la contemplation, et de plus que le ciel, la volupté.

 

J'ai rencontré dans la rue un jeune homme très pauvre qui aimait. Son chapeau était vieux, son habit était usé; il avait les coudes troués; l'eau passait à travers ses souliers et les astres à travers son âme.

 

Quelle grande chose, être aimé! Quelle chose plus grande encore, aimer! Le cœur devient héroïque à force de passion. Il ne se compose plus de rien que de pur; il ne s'appuie plus sur rien que d'élevé et de grand. Une pensée indigne n'y peut pas plus germer qu'une ortie sur un glacier. L'âme haute et sereine, inaccessible aux passions et aux émotions vulgaires, dominant les nuées et les ombres de ce monde, les folies, les mensonges, les haines, les vanités, les misères, habite le bleu du ciel, et ne sent plus que les ébranlements profonds et souterrains de la destinée, comme le haut des montagnes sent les tremblements de terre.

S'il n'y avait pas quelqu'un qui aime, le soleil s'éteindrait.

 

XYZ414
Contributeur Confirmé
Bonsoir Sophia Alwena juliette fra135 Et tous les autres .
LE moi humain n'est pas la conscience absolue mais la conscience absolue Est en lui.
,comme elle est partout.
C'est les superstitions philosophiques et religieuses qui fait de dieu un autre moi.
Particulier et clos , analogue et extérieures au notre . Et dont ce nôtre serait esclave .
Comme l'était la superstition astronomique qui faisait d'une partie du monde , le centre dont tout dépendait
Rendre à l'univers toute son immensité c'est affranchir tous les astres qui se meuvent en lui , Dieu est une conscience infinie dont le centre
Est partout et la circonférence nulle part.

L'insucces de tous les penseurs qui ont prétendu étudier d'abord le «moi » sans «dieu »ou avant dieu est la grossièreté des superstitieux qui font de dieu je ne sais quel objet matériel est fini., extérieur à la conscience et étranger à l'activité du «moi » il ne faut pas séparer le moi et dieu.
Et puisque dieu s'exprime et se manifeste dans le monde , dans l'espace , dans le mouvement dans la sensation, il nous faut aussi pour comprendre la conscience accepter le monde
Expression dieu.
JEAN JAURES.
utilisateur_supprimé
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À une Malabaraise ( ext.)

Pourquoi, l'heureuse enfant, veux-tu voir notre France,
Ce pays trop peuplé que fauche la souffrance,
Et, confiant ta vie aux bras forts des marins,
Faire de grands adieux à tes chers tamarins ?
Toi, vêtue à moitié de mousselines frêles,
Frissonnante là-bas sous la neige et les grêles,
Comme tu pleurerais tes loisirs doux et francs
Si, le corset brutal emprisonnant tes flancs
Il te fallait glaner ton souper dans nos fanges
Et vendre le parfum de tes charmes étranges,
L'œil pensif, et suivant, dans nos sales brouillards,
Des cocotiers absents les fantômes épars !

Charles Baudelaire , Pièces Diverses

Belle nuit... pleine de douceur
XYZ000
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L'Etonnement Eternel.

L'Infini, en même temps qu'il est la suprême clarté, est le suprême mystère.
L'être infini est une inépuisable réponse à une inépuisable question ; Dieu
même, en se comprenant comme être et en comprenant tout par soi, s'étonne d'être
; le jour où nous saurions tout, où nous verrions tout, nous aurions mis un
terme à notre ignorance, mais point à notre étonnement ; l'étonnement n'est pas
seulement à l'origine de la science, il est au bout et, à l'infini, il se
confond avec la science elle-même ; l'infini a besoin, pour résister à la
négation, de s'affirmer sans cesse, et c'est cette affirmation renouvelée qui
renouvelle le monde ; il y a au fond de toute chose un étonnement divin qui met
dans la monotonie des matins renaissants une fraîcheur d'aurore première et qui
prolonge dans le rêve les perspectives voilées du soir.

Jean Jaurès

 

Belle soirée *dmc

XYZ414
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LE BLÉ 

 

N'est ce pas l'homme aussi qui créa le blé ? Les productions que l'on appelle naturelles  ,ne sont pas pour la plupart - celles du moins qui servent aux besoins de l'homme, l'oeuvre spontanée de la nature .

Ni le blé ni la vigne n'existaient  sous ces formes avant que quelques,hommes  les plus grands des  génies , inconnus, aient sélectionné et éduqué  lentement en quelque graminée ou quelque  cep sauvage.

 

C'est l'homme qui à deviné ,dans je ne sais quelle pauvre graine tremblante au vent des prairies , le trésor futur du froment .

C'est l'homme qui a obligé la sève de la terre à condenser sa fine et savoureuse substance dans le grain de blé  ou a gonflé  le grain de raisin.

Les hommes oublieux ,opposent aujourd'hui ce qu'ils appellent le vin naturel au vin artificiel ,les créations de la nature aux combinaisons de la chimie .

Il n'y a pas de vin. Naturel .

Le pain  Et le vin ,sont un produit de genie de l'homme .

La nature elle même est un merveilleux artifice humain. 

 

Suite...

XYZ414
Contributeur Confirmé

LE BLÉ ...

 

Sully prudhomme à surfait l'oeuvre du soleil dans son ver magnifique « Soleil père des blés ,qui sont pères des r.a.c.e.s »

 

L'union de la terre et du soleil ,n'eût pas suffit à engendrer le blé ,il a fallu l'intervention de l'homme ,de sa pensée  inquiète et de sa volonté patiente

Les anciens le savaient  lorsqu'ils attribuaient à des des dieux , image glorieuse de l'homme , l'intervention  de la vigne et du blé .

La creation  de l'homme s'est si bien incorporée à la terre ,elle déborde si largement sur les coteaux et les plaines  , que les paysans tombés dans la routine ,prennent pour un don des forces  naturelles , l'antique chef,d'oeuvre du génie humain.

 

Et comment en effet sans effort de l'esprit  , s'imaginer de facon vivante que cette grande mer des blés , qui depuis des milliers d'années  roule ses vagues , se couchant  dorée et  chaude , en juin pour se redresser  en mars , son flot verdissant et frais , gonflé encore  peu à peu  en une magnifique crue  d'or , comment s'imaginer que cette grande mer dont les saisons règlent le flux et reflux , à sa source lointaine dans l'esprit de l'homme ' 

 

J Jaurès ble.jpg

XYZ414
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bonne-nuit_028.jpg

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Femmes d'Ouessant

Un soir de pauvreté comme il en est encore
Dans les rapports de mer et les hôtels meublés
Il arrive qu'on pense à des femmes capables
De vous grandir en un instant de vous lancer
Par-dessus le feston doré des balustrades
Vers un monde de rocs et de vaisseaux hantés
Les filles de la pluie sont douces si je hèle
À travers un brouillard infiniment glacé
Leur corps qui se refuse et la noire dentelle
Qui pend de leurs cheveux comme un oiseau blessé
Nous ne dormirons pas dans des chambres offertes
À la complicité nocturne des amants
Nous abons en commun dans les cryptes d'eau verte
Le hamac déchiré du même bâtiment
Et nous veillons sur nous comme on voit les pleureuses
Dans le temps d'un amour vêtu de cécité
À genoux dans la gloire obscure des veilleuses
Réchauffer de leurs mains le front prédestiné.

René Guy Cadou, poésie la vie entière, 1977

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