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XYZ000
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Ce serait sur les bords de la Seine. Je vois Notre chalet, voilé par un bouquet de bois. Un hamac au jardin, un bateau sur le fleuve. Pas d’autre compagnon qu’un chien de Terre-Neuve Qu’elle aimerait et dont je serais bien jaloux. Des faïences à fleurs pendraient après des clous ; Puis beaucoup de chapeaux de paille et des ombrelles. Sous leurs papiers chinois les murs seraient si frêles Que même, en travaillant à travers la cloison Je l’entendrais toujours errer par la maison Et traîner dans l’étroit escalier sa pantoufle. Les miroirs de ma chambre auraient senti son souffle Et souvent réfléchi son visage, charmés. Elle aurait effleuré tout de ses doigts aimés. Et ces bruits, ces reflets, ces parfums, venant d’elle, Ne me permettraient pas d’être une heure infidèle. Enfin, quand, poursuivant un vers capricieux, Je serais là, pensif et la main sur les yeux, Elle viendrait, sachant pourtant que c’est un crime, Pour lire mon poème et me souffler ma rime, Derrière moi, sans bruit, sur la pointe des pieds. Moi, qui ne veux pas voir mes secrets épiés, Je me retournerais avec un air farouche ; Mais son gentil **bleep** me fermerait la bouche. - Et dans les bois voisins, inondés de rayons, Précédés du gros chien, nous nous promènerions, Moi, vêtu de coutil, elle, en toilette blanche, Et j’envelopperais sa taille, et sous sa manche Ma main caresserait la rondeur de son bras. On ferait des bouquets, et, quand nous serions las On rejoindrait, toujours suivis du chien qui jappe, La table mise, avec des roses sur la nappe, Près du bosquet criblé par le soleil couchant ; Et, tout en s’envoyant des baisers en mangeant, Tout en s’interrompant pour se dire : Je t’aime ! On assaisonnerait des fraises à la crème, Et l’on bavarderait comme des étourdis Jusqu’à ce que la nuit descende…

 

- O Paradis !

 

François Coppée, le rêve du poète

XYZ000
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* bleep b.aiser Smiley clignant de l'œil

sophia57
Contributeur Confirmé

Bonsoir les poètes,Bee et toutes et tous Femme heureuse

 

Si haut le Sud !
Aiguille, oeil de pampa, pierre sans cils,
silence au fil tranchant, clarté, diamant,
solitude, stature qui se cambre de la terre aux étoiles,
à cette équerre en croix de la constellation
où les épaules envieuses des Andes mesurent leur désir.
Dédaignez ce que vous voyez, la barbe de l'aïeul éteint*,
et regardez comme il se dresse, les pieds en pleurs dans cette neige
qui fond, comme la force qui pétrit et qui libère des cascades,
et tout son corps, et tout son corps bombant son grand thorax,
son immense thorax immensurable où les abîmes
athlétiques s'affrontent, et tout son corps en lutte pour grandir,
pour soulever ses épaules un peu plus encore, pour atteindre
une hauteur qui lui fera toucher la Croix du Sud.

 

Si haut le Sud !
solitaire ! Etamine
de platine qui bruit comme une steppe, minerai
noyé par la mer durant l'enfance du globe,
recouvert par la mer, abysse sans rivage.

 

Du coeur du quartz errant, du coeur de la silice bleue,
la terre s'est dressée pour tenter de grandir,
et la terre a grandi, haute plaine profonde ;
car les pampas, à fleur de sol,
demeurent malgré tout profondes ;
pour s'élever elles s'allongent, elles s'égarent éblouies,
avec pour seuls confins un vent au fil de faux.

 

Du fond des mers la terre s'est lancée avec le sable désolé,
avec la bave du mystère, avec la trace de la cendre
et le néant n'était plus rien devant ce voisinage illimité
où tout ne vint pas de l'humus, de l'essaim voyageur,
de la graine émigrante et du sol bienfaisant.
Ici l'homme donna sa mesure, son ombre, sa folie.

 

Miguel Angel Asturias, Poèmes indiens,

 

*L'aïeul éteint (el abuelo apagado) : l'Aconcagua, l'un des plus hauts sommets des Andes, volcan aujourd'hui éteint.

 

 Ascension-Aconcagua_08

 

 

utilisateur_supprimé
Non applicable
SUR LES DÉBUTS D'AMINA BOSCHETTI

Au Théâtre de la monnaie, à Bruxelles

Amina bondit, - fuit. - puis voltige et sourit ;
Le Welche dit : << Tout ça, pour moi, c'est du prâcrit ;
Je ne connais , en fait de nymphes bocagères,
Que celles de Montagne-aux-Herbes-potagères .>>

Du bout de son pied fin, et de son œil qui rit,
Amina verse à flots le délire et l'esprit ;
Le Welche dit : << Fuyez, délices mensongères !
Mon épouse n'a pas ces allures légères.>>

Vous ignorez, sylphide au jarret triomphant,
Qui voulez enseigner la valse à l'éléphant,
Au hibou la gaieté, le rire à la cigogne,

Que sur la grâce en feu le Welche dit : << Haro!>>
Et que, le doux Bacchus lui versant du bourgogne
Le monstre répondrait : << J'aime mieux le faro ! >>

Baudelaire, BOUFFONNERIES, 1864
XYZ000
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 Le  marsupial capone

terrorise les animaux

du zoo de Chicago.

On le soupçonne de racket

sur le vison et la genette.

Il aurait placé des contrats

Sur le tigre et sur le boa.

Il vend de l’alcool frelaté

Au zébu (mais on s’en doutait)

Le directeur ferme les yeux,

bien forcé.

(Le  marsupial capone a des photos de lui avec une otarie)

Le  marsupial capone

terriblement méchant

Elève ses enfants

Dans sa poche

revolver

 

Les Opposums célèbres,,, Hervé Le Tellier

 

img-1.png

 

Good night sweet bee & cie

 

 

pbdu28
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Bonjour les poètes et poètesses Femme heureuse Femme clignant de l'œil Cœur

 

Le ballet des heures

 

Les heures sont des fleurs l'une après l'autre écloses 
Dans l'éternel hymen de la nuit et du jour ; 
Il faut donc les cueillir comme on cueille les roses 
Et ne les donner qu'à l'amour.

Ainsi que de l'éclair, rien ne reste de l'heure,
Qu'au néant destructeur le temps vient de donner ; 
Dans son rapide vol embrassez la meilleure, 
Toujours celle qui va sonner.

Et retenez-la bien au gré de votre envie,
Comme le seul instant que votre âme rêva ; 
Comme si le bonheur de la plus longue vie 
Était dans l'heure qui s'en va.

Vous trouverez toujours, depuis l'heure première
Jusqu'à l'heure de nuit qui parle douze fois, 
Les vignes, sur les monts, inondés de lumière,
Les myrtes à l'ombre des bois.

Aimez, buvez, le reste est plein de choses vaines ;
Le vin, ce sang nouveau, sur la lèvre versé,
Rajeunit l'autre sang qui vieillit dans vos veines 
Et donne l'oubli du passé.

Que l'heure de l'amour d'une autre soit suivie, 
Savourez le regard qui vient de la beauté ; 
Être seul, c'est la mort ! Être deux, c'est la vie !
L'amour c'est l'immortalité !

 

Gérard de Nerval

XYZ239
Visiteur
bise et bonne.nuit mes chers poetes
Dans la secheresse on decouvre les bonnes sources
Dans la.detresse les bons amis... Patience l'herbe deviendra du lait.
utilisateur_supprimé
Non applicable

Tes beaux yeux sont las, pauvre amante !
Reste longtemps, sans les rouvrir,
Dans cette pose nonchalalante
Où t'a surprise le plaisir.
Dans la cour le jet d'eau qui jase,
Et ne se tait ni nuit ni jour,
Entretient doucement l'extase
Où ce soir m'a plongé l'amour

La gerbe épanouie
En mille fleurs,
Où Phœbé réjouie
Met ses couleurs
Tombe comme une pluie
De larges pleurs

Ainsi ton âme qu'incendie
L'éclair brûlant des voluptés
S'élance, rapide et hardie,
Vers les vastes cieux enchantés
Puis elle s'épanche, mourrante,
Et un flot de triste langueur,
Qui par une invisible pente
Descend jusqu'au fond de mon cœur,
utilisateur_supprimé
Non applicable
suite...

La gerbe épanouie
En mille fleurs,
Où Phœbé réjouie
Met ses couleurs,
Tombe comme une pluie
De larges pleurs.

Ô toi, que la nuit rend si belle,
Qu'il m'est doux, penché vers tes s.eins,
D'écouter la plainte éternelle
Qui sanglotte dans les bassins !
Lune, eau sonore, nuit bénie,
Arbres qui frissonnez autour,
Votre pure mélancolie
Est le miroir de mon amour.

La gerbe épanouie
En mille fleurs,
Où Phœbé réjouie
Met ses couleurs,
Tombe comme une pluie
De larges pleurs

C Baudelaire , LE JET D' EAU
sophia57
Contributeur Confirmé

Bonne journée les poètes,Squarabee,Juliette,Heart,Yendami,Alwena,Fra,Créo,et toutes et tous,pour ce jour,un des plus grands poètes amoureux : Victor Hugo

 

Aimons toujours ! Aimons encore !...

 

Aimons toujours ! Aimons encore !
Quand l'amour s'en va, l'espoir fuit.
L'amour, c'est le cri de l'aurore,
L'amour c'est l'hymne de la nuit.

Ce que le flot dit aux rivages,
Ce que le vent dit aux vieux monts,
Ce que l'astre dit aux nuages,
C'est le mot ineffable : Aimons !

L'amour fait songer, vivre et croire.
Il a pour réchauffer le coeur,
Un rayon de plus que la gloire,
Et ce rayon c'est le bonheur !

Aime ! qu'on les loue ou les blâme,
Toujours les grand coeurs aimeront :
Joins cette jeunesse de l'âme
A la jeunesse de ton front !

Aime, afin de charmer tes heures !
Afin qu'on voie en tes beaux yeux
Des voluptés intérieures
Le sourire mystérieux !

Aimons-nous toujours davantage !
Unissons-nous mieux chaque jour.
Les arbres croissent en feuillage ;
Que notre âme croisse en amour !

Soyons le miroir et l'image !
Soyons la fleur et le parfum !
Les amants, qui, seuls sous l'ombrage,
Se sentent deux et ne sont qu'un !

Les poètes cherchent les belles.
La femme, ange aux chastes faveurs,
Aime à rafraîchir sous ses ailes
Ces grand fronts brûlants et réveurs. 

Venez à nous, beautés touchantes !
Viens à moi, toi, mon bien, ma loi !
Ange ! viens à moi quand tu chantes,
Et, quand tu pleures, viens à moi !

Nous seuls comprenons vos extases.
Car notre esprit n'est point moqueur ;
Car les poètes sont les vases
Où les femmes versent leur coeurs.

Moi qui ne cherche dans ce monde
Que la seule réalité,
Moi qui laisse fuir comme l'onde
Tout ce qui n'est que vanité,

Je préfère aux biens dont s'enivre
L'orgueil du soldat ou du roi,
L'ombre que tu fais sur mon livre
Quand ton front se penche sur moi.

Toute ambition allumée
Dans notre esprit, brasier subtil,
Tombe en cendre ou vole en fumée,
Et l'on se dit : " Qu'en reste-t-il ? "

Tout plaisir, fleur à peine éclose
Dans notre avril sombre et terni,
S'effeuille et meurt, lis, myrte ou rose,
Et l'on se dit : " C'est donc fini ! "

L'amour seul reste. O noble femme
Si tu veux dans ce vil séjour,
Garder ta foi, garder ton âme,
Garder ton Dieu, garde l'amour !

Conserve en ton coeur, sans rien craindre,
Dusses-tu pleurer et souffrir,
La flamme qui ne peut s'éteindre
Et la fleur qui ne peut mourir !

 

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Jean de La Fontaine 

 

Les Amours de Psyché - Éloge de l'Amour

 

Tout l'Univers obéit à l'Amour ; 
Belle Psyché, soumettez-lui votre âme. 
Les autres dieux à ce dieu font la cour, 
Et leur pouvoir est moins doux que sa flamme. 
Des jeunes coeurs c'est le suprême bien 
Aimez, aimez ; tout le reste n'est rien.

Sans cet Amour, tant d'objets ravissants, 
Lambris dorés, bois, jardins, et fontaines, 
N'ont point d'appâts qui ne soient languissants, 
Et leurs plaisirs sont moins doux que ses peines. 
Des jeunes coeurs c'est le suprême bien 
Aimez, aimez ; tout le reste n'est rien.

 

 

 

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