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sophia57
Contributeur Confirmé

Bonsoir les poétes,et toutes et tous,

 

À cette terre, où l'on ploie.

 

À cette terre, où l'on ploie 
Sa tente au déclin du jour, 
Ne demande pas la joie. 
Contente-toi de l'amour !

Excepté lui, tout s'efface. 
La vie est un sombre lieu 
Où chaque chose qui passe 
Ébauche l'homme pour Dieu.

L'homme est l'arbre à qui la sève 
Manque avant qu'il soit en fleur. 
Son sort jamais ne s'achève 
Que du côté du malheur.

Tous cherchent la joie ensemble ; 
L'esprit rit à tout venant ; 
Chacun tend sa main qui tremble 
Vers quelque objet rayonnant.

Mais vers toute âme, humble ou fière, 
Le malheur monte à pas lourds, 
Comme un spectre aux pieds de pierre ; 
Le reste flotte toujours !

Tout nous manque, hormis la peine ! 
Le bonheur, pour l'homme en pleurs, 
N'est qu'une figure vaine 
De choses qui sont ailleurs.

L'espoir c'est l'aube incertaine ; 
Sur notre but sérieux 
C'est la dorure lointaine 
D'un rayon mystérieux.

C'est le reflet, brume ou flamme, 
Que dans leur calme éternel 
Versent d'en haut sur notre âme 
Les félicités du ciel.

Ce sont les visions blanches 
Qui, jusqu'à nos yeux maudits, 
Viennent à travers les branches 
Des arbres du paradis !

C'est l'ombre que sur nos grèves 
Jettent ces arbres charmants 
Dont l'âme entend dans ses rêves 
Les vagues frissonnements !

Ce reflet des biens sans nombre, 
Nous l'appelons le bonheur ; 
Et nous voulons saisir l'ombre 
Quand la chose est au Seigneur !

Va, si haut nul ne s'élève ; 
Sur terre il faut demeurer ; 
On sourit de ce qu'on rêve, 
Mais ce qu'on a, fait pleurer.

Puisqu'un Dieu saigne au Calvaire, 
Ne nous plaignons pas, crois-moi. 
Souffrons ! c'est la loi sévère. 
Aimons ! c'est la douce loi.

Aimons ! soyons deux ! Le sage 
N'est pas seul dans son vaisseau. 
Les deux yeux font le visage ; 
Les deux ailes font l'oiseau.

Soyons deux ! – Tout nous convie 
À nous aimer jusqu'au soir. 
N'ayons à deux qu'une vie ! 
N'ayons à deux qu'un espoir !

Dans ce monde de mensonges, 
Moi, j'aimerai mes douleurs, 
Si mes rêves sont tes songes, 
Si mes larmes sont tes pleurs !

Le 20 mai 1838.
 


Victor Hugo.

 

 

 

utilisateur_supprimé
Non applicable

Les caresses des yeux.

 

Les caresses des yeux sont les plus adorables ;

Elles apportent l'âme aux limites de l'être,

Et livrent des secrets autrement ineffables,

Dans lesquels seul le fond du coeur peut apparaître.


Les baisers les plus purs sont grossiers auprès d'elles ;

Leur langage est plus fort que toutes les paroles ;

Rien n'exprime que lui les choses immortelles

Qui passent par instants dans nos êtres frivoles.


Lorsque l'âge a vieilli la bouche et le sourire

Dont le pli lentement s'est comblé de tristesses,

Elles gardent encor leur limpide tendresse ;


Faites pour consoler, enivrer et séduire,

Elles ont les douceurs, les ardeurs et les charmes !

Et quelle autre caresse a traversé des larmes ?

 

(Auguste Angellie)

 

Bonsoir Ami(e)s de la PoésieCœur Douce nuit.... Que les Anges vous protègent.

XYZ000
Visiteur

Les heures sont des fleurs l’une après l’autre écloses
Dans l’éternel hymen de la nuit et du jour ;
Il faut donc les cueillir comme on cueille les roses
Et ne les donner qu’à l’amour.

 

Ainsi que de l’éclair, rien ne reste de l’heure,
Qu’au néant destructeur le temps vient de donner ;
Dans son rapide vol embrassez la meilleure,
Toujours celle qui va sonner.

 

Et retenez-la bien au gré de votre envie,
Comme le seul instant que votre âme rêva ;
Comme si le bonheur de la plus longue vie
Était dans l’heure qui s’en va.

 

Vous trouverez toujours, depuis l’heure première
Jusqu’à l’heure de nuit qui parle douze fois,
Les vignes, sur les monts, inondés de lumière,
Les myrtes à l’ombre des bois.

 

Aimez, buvez, le reste est plein de choses vaines ;
Le vin, ce sang nouveau, sur la lèvre versé,
Rajeunit l’autre sang qui vieillit dans vos veines
Et donne l’oubli du passé.

 

Que l’heure de l’amour d’une autre soit suivie,
Savourez le regard qui vient de la beauté ;
Être seul, c’est la mort ! Être deux, c’est la vie !
L’amour c’est l’immortalité !

 

le ballet des heures

Gérard de Nerval

 

Belle nuit sweet bee, sister, fra, wes, heart, alwena, gis, et tous les poètes...

XYZ132
Contributeur Loisir

<p>bee oui " bah .le.pouvoir des mots . touve aussi son maitre .  je crois que c'est  dalai lama ou bouddha je sais plus ? qui a dit "" ne parle que si ce que tu as a dire . est plus beau que le.silence ...ou alors tais toi. "" mais nous ne.sommes que.des humains des petits bavards . et nous coupons souvent la parole a la beaute du silence. 

Avant de.png
XYZ132
Contributeur Loisir

<p>mais.le tableau est beau.giz . tanpis si la photo . est mal prise le loup lui est de bonne humeur 

Loup.jpg
utilisateur_supprimé
Non applicable

Bonjour Ami(e)s des Vers et de la Poésie,

 

Âmes obscures.

 

Tout dans l'immuable Nature

Est miracle aux petits enfants 

Ils naissent, et leur âme obscure

Éclôt dans des enchantements.
Le reflet de cette magie

Donne à leur regard un rayon.

Déjà la belle illusion

Excite leur frêle énergie.
L'inconnu, l'inconnu divin,

Les baigne comme une eau profonde ;

On les presse, on leur parle en vain 

Ils habitent un autre monde ;
Leurs yeux purs, leurs yeux grands ouverts

S'emplissent de rêves étranges.

Oh ! qu'ils sont beaux, ces petits anges

Perdus dans l'antique univers !
Leur tête légère et ravie

Songe tandis que nous pensons 

Ils font de frissons en frissons

La découverte de la vie.

     
(Anatole France.)    

 
sophia57
Contributeur Confirmé

Bonsoir les poètes,Rosame Cœur,Lajuliette,Heart,Giz38,Alwena,Créo,Fra,Yendami et toutes et tous

 

Il fait froid

L’hiver blanchit le dur chemin
Tes jours aux méchants sont en proie.
La bise mord ta douce main ;
La haine souffle sur ta joie.

 

La neige emplit le noir sillon.
La lumière est diminuée…
Ferme ta porte à l’aquilon !
Ferme ta vitre à la nuée !

 

Et puis laisse ton coeur ouvert !
Le coeur, c’est la sainte fenêtre.
Le soleil de brume est couvert ;
Mais Dieu va rayonner peut-être !

 

Doute du bonheur, fruit mortel ;
Doute de l’homme plein d’envie ;
Doute du prêtre et de l’autel ;
Mais crois à l’amour, ô ma vie !

 

Crois à l’amour, toujours entier,
Toujours brillant sous tous les voiles !
A l’amour, tison du foyer !
A l’amour, rayon des étoiles !

 

Aime, et ne désespère pas.
Dans ton âme, où parfois je passe,
Où mes vers chuchotent tout bas,
Laisse chaque chose à sa place.

 

La fidélité sans ennui,
La paix des vertus élevées,
Et l’indulgence pour autrui,
Eponge des fautes lavées.

 

Dans ta pensée où tout est beau,
Que rien ne tombe ou ne recule.
Fais de ton amour ton flambeau.
On s’éclaire de ce qui brûle.

 

A ces démons d’inimitié
Oppose ta douceur sereine,
Et reverse leur en pitié
Tout ce qu’ils t’ont vomi de haine.

 

La haine, c’est l’hiver du coeur.
Plains-les ! mais garde ton courage.
Garde ton sourire vainqueur ;
Bel arc-en-ciel, sors de l’orage !

 

Garde ton amour éternel.
L’hiver, l’astre éteint-il sa flamme ?
Dieu ne retire rien du ciel ;
Ne retire rien de ton âme !

 

Victor Hugo

 

XYZ000
Visiteur

John Keating : Les poètes disparus vouaient leurs réunions à s.ucer la moelle secrète de la vie. C'est une phrase de Thoreau que nous citions au début de chaque réunion. Nous nous réunissions dans la vieille grotte indienne et une fois là, nous lisions à tour du rôle du Thoreau, Whitman, Shelley, les plus grands. Quelques fois des vers de notre cru, et sous le charme du moment, nous laissions la poésie accomplir sa magie.
Knox Overstreet : Comment ? Des mecs un petit peu dingues qui venaient lire de la poésie ?
John Keating : Non, monsieur Overstreet, pas du tout dingues ! Ce n'était pas une loge secrète. Nous étions des romantiques. Et nous ne lisions pas de la poésie mais les vers exprimaient leur nectar sur nos langues, nos âmes s'élevaient. Smiley très heureux

Good night *dmc

utilisateur_supprimé
Non applicable
Le verre blanc porte bonheur
quand il est rempli de vin rouge
et quand il redevient tout blanc
dedans tout un univers bouge
Oh temps joli compère
compère de mauvais temps
Oh joli temps qu'on perd
et qu'on gagne en même temps
voilà bien de tes tours
On arrive d'où
on ne sait pas
Et l'on s'en va de-ci de-là
dans l'eau d'ici
dans l'au-delà
l'au-delà de qui
l'au-delà de quoi
Et si l'on tombe au fond d'un puits
la faute à quoi
la faute à qui
Et puis au fond du puits
la buée haletante du mensonge
ne ternit pas la lumière du jour
sur le miroir de la nuit
et la beauté toujours berce
et réveille en plein soldil
la vérité trop souvent endormie
et lui chante en couleurs
les échos de la vie

Jacques Prévert (ext. Dans ce temps-là...
Spectacle )

Belle journée les poètes 🙂
tossa31
Contributeur Loisir

Bonjour

 

Encore un poème appris à l'école ( il y a longtemps....)

 

"Page d'écriture"  de Jacques Prévert.

 

                                              Deux et deux quatre

quatre et quatre huit

 huit et huit font seize…

 Répétez ! dit le maître

 

 Deux et deux quatre

 quatre et quatre huit

 huit et huit font seize.

 

 Mais voilà l’oiseau lyre

 qui passe dans le ciel

 l’enfant le voit

                                                                                 l’enfant l’entend

l’enfant l’appelle

 Sauve-moi

 joue avec moi

 oiseau !

 Alors l’oiseau descend

 et joue avec l’enfant

 

 Deux et deux quatre…

 Répétez ! dit le maître

 et l’enfant joue

 l’oiseau joue avec lui…

 Quatre et quatre huit

 huit et huit font seize

 et seize et seize qu’est-ce qu’ils font ?

 Ils ne font rien seize et seize

 et surtout pas trente-deux

 de toute façon

 ils s’en vont.

 

 Et l’enfant a caché l’oiseau

 dans son pupitre

 et tous les enfants

 entendent sa chanson

 et tous les enfants

 entendent la musique

 et huit et huit à leur tour s’en vont

 et quatre et quatre et deux et deux

 à leur tour fichent le camp

 et un et un ne font ni une ni deux

 un à un s’en vont également.

 Et l’oiseau lyre joue

 et l’enfant chante

 et le professeur crie :

 Quand vous aurez fini de faire le pitre

 

 Mais tous les autres enfants

 écoutent la musique

 et les murs de la classe

 s’écroulent tranquillement

 

                                                             Et les vitres redeviennent sable

 l’encre redevient eau

 les pupitres redeviennent arbres

 la craie redevient falaise
le port-plume redevient oiseau.

                                       

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