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13/09/2013 20h58
" Le vin s'exprime. Il dit le sens des choses retrouvées. Il abreuve les dévoreurs de vie et éloigne l'ennui.
Il exhalte le désir et joue les ascenceurs célestes[...]
Car c'est de passion qu'il s'agit ! "
Stephane Reiss
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Bonsoir Fra,Rosame et toute la communauté
Ballade des Dames du temps jadis
Dites-moi où, n'en quel pays,
Est Flora la belle Romaine,
Archipiades, ne Thaïs,
Qui fut sa cousine germaine,
Echo, parlant quant bruit on mène
Dessus rivière ou sur étang,
Qui beauté eut trop plus qu'humaine ?
Mais où sont les neiges d'antan ?
Où est la très sage Héloïs,
Pour qui fut châtré et puis moine
Pierre Esbaillart à Saint-Denis ?
Pour son amour eut cette essoine.
Semblablement, où est la roine
Qui commanda que Buridan
Fût jeté en un sac en Seine ?
Mais où sont les neiges d'antan ?
La roine Blanche comme un lis
Qui chantait à voix de sirène,
Berthe au grand pied, Bietrix, Aliz,
Haramburgis qui tint le Maine,
Et Jeanne, la bonne Lorraine
Qu'Anglais brûlèrent à Rouen ;
Où sont-ils, où, Vierge souvraine ?
Mais où sont les neiges d'antan ?
Prince, n'enquerrez de semaine
Où elles sont, ni de cet an,
Que ce refrain ne vous remaine :
Mais où sont les neiges d'antan ?
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Un petit dernier,bonne nuit à toutes et tous
J'ai presque peur, en vérité.
J'ai presque peur, en vérité,
Tant je sens ma vie enlacée
À la radieuse pensée
Qui m'a pris l'âme l'autre été,
Tant votre image, à jamais chère,
Habite en ce coeur tout à vous,
Mon cœur uniquement jaloux
De vous aimer et de vous plaire ;
Et je tremble, pardonnez-moi
D'aussi franchement vous le dire,
À penser qu'un mot, un sourire
De vous est désormais ma loi,
Et qu'il vous suffirait d'un geste.
D'une parole ou d'un clin d'oeil,
Pour mettre tout mon être en deuil
De son illusion céleste.
Mais plutôt je ne veux vous voir,
L'avenir dût-il m'être sombre
Et fécond en peines sans nombre,
Qu'à travers un immense espoir,
Plongé dans ce bonheur suprême
De me dire encore et toujours,
En dépit des mornes retours,
Que je vous aime, que je t'aime !
Paul Verlaine
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Quand il fait nuit
La nuit se prend dans ses bras
Et dort sur son épaule
Comme un lilas.
Paul Vincensini
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Qui font un bruit tout blanc
Pareil à la lumière
Qui pend
Des réverbères enrhumés
Moi je passe ma vie à agiter des clés
Et dans mes rares moments de réflexion
J'éclaircis la poussière qui obscurcit mes chaînes
Moi je passe ma vie à faire sonner mes chaînes
Je suis celui qu'on ne viendra plus voir
Celui qu'on ne voit pas s'agiter dans l'automne
Moi je passe ma vie à me cacher mes chaînes
Moi je passe ma vie à essayer des clés.
Paul Vincensini
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14/09/2013 09h43
Caché dans l'herbe fleurie
Regardait un papillon
Voltigeant dans la prairie.
L'insecte ailé brillait des plus vives couleurs ;
L'azur, la pourpre et l'or éclataient sur ses ailes;
Jeune, beau, petit maître, il court de fleurs en fleurs,
Prenant et quittant les plus belles.
Ah ! disait le grillon, que son sort et le mien sont différents ! Dame nature
Pour lui fit tout, et pour moi rien.
Je n'ai point de talent, encor moins de figure.
Nul ne prend garde à moi, l'on m'ignore ici bas :
Autant vaudrait n'exister pas.
Comme il parlait, dans la prairie
Arrive une troupe d'enfants. :
Aussitôt les voilà courants
Après ce papillon dont ils ont tous envie.
Chapeaux, mouchours, bonnets, servent à l'attraper ;
L'insecte vainement cherche à leur échapper,
Il devient bientôt leur conquête.
L'un le saisit par l'aile, un autre par le corps ;
Un troisième survient, et le prend par la tête :
Il ne fallait pas tant d'efforts
Pour déchirer la pauvre bête.
Oh ! oh ! dit le grillon, je ne suis plus fâché ;
Il en coûte trop cher pour briller dans le monde.
Combien je vais aimer ma retraite profonde !
Pour vivre heureux, vivons caché
Le Grillon. Jean-Pierre Claris de Florian, Fables
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Bonsoir les poètes et la communauté,une chanson de Bourvil
La tendresse
On peut vivre sans richesse
Presque sans le sou
Des seigneurs et des princesses
Y´en a plus beaucoup
Mais vivre sans tendresse
On ne le pourrait pas
Non, non, non, non
On ne le pourrait pas
On peut vivre sans la gloire
Qui ne prouve rien
Etre inconnu dans l´histoire
Et s´en trouver bien
Mais vivre sans tendresse
Il n´en est pas question
Non, non, non, non
Il n´en est pas question
Quelle douce faiblesse
Quel joli sentiment
Ce besoin de tendresse
Qui nous vient en naissant
Vraiment, vraiment, vraiment
Le travail est nécessaire
Mais s´il faut rester
Des semaines sans rien faire
Eh bien... on s´y fait
Mais vivre sans tendresse
Le temps vous paraît long
Long, long, long, long
Le temps vous parait long
Dans le feu de la jeunesse
Naissent les plaisirs
Et l´amour fait des prouesses
Pour nous éblouir
Oui mais sans la tendresse
L´amour ne serait rien
Non, non, non, non
L´amour ne serait rien
Quand la vie impitoyable
Vous tombe dessus
On n´est plus qu´un pauvre diable
Broyé et déçu
Alors sans la tendresse
D´un cœur qui nous soutient
Non, non, non, non
On n´irait pas plus loin
Un enfant vous embrasse
Parce qu´on le rend heureux
Tous nos chagrins s´effacent
On a les larmes aux yeux
Mon Dieu, mon Dieu, mon Dieu...
Dans votre immense sagesse
Immense ferveur
Faites donc pleuvoir sans cesse
Au fond de nos cœurs
Des torrents de tendresse
Pour que règne l´amour
Règne l´amour
Jusqu´à la fin des jours
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Bonne nuit à toutes et tous,bon week end,un petit dernier
de Emile Verhaeren
=====
Mon rêve est embarqué dans une île flottante,
Les fils dorés des vents captent, en leurs réseaux
Son aventure au loin sur la mer éclatante ;
Mon rêve est embarqué, dans une île flottante,
Avec de grandes fleurs et de chantants oiseaux.
Pistils dardés ! pollens féconds ! flammes trémières !
Un rut immense et lourd semble bondir dans l’air ;
Les blancs magnolias sont des baisers faits chair
Et les senteurs des lys parfument la lumière.
Les pivoines, comme des coeurs
Rouges, brûlent dans la splendeur ;
L’air pantèle d’amour et ses souffles se nouent ;
L’ombre est chaude, comme un sein sous la joue ;
De larges gouttelettes
Choient des branches, infatigablement,
Et les roses et les iris vont se pâmant,
Sur des lits bleus de violettes.
Je me suis embarqué dans une île éclatante
De pampres verts et de raisins vermeils,
Les arbres en sont clairs et leurs branches ballantes
Semblent, de loin en loin, des drapeaux de soleil.
Le bonheur s’y respire, avec sa violence
De brusque embrasement et de torride ardeur,
Le soir, on croit y voir s’entremordre les fleurs
Et les torches des nuits enflammer le silence.
— Y viendras-tu jamais, toi, que mes vœux appellent
Du fond de l’horizon gris et pâle des mers,
Toi dont mon cœur a faim, depuis les jours amers
Et les saisons d’antan des enfances rebelles ?
Mon île est harmonique à ton efflorescence,
0ù que tu sois accepte, ainsi que messagers
Partis vers ta beauté sans pair et ta puissance,
Les parfums voyageurs de ses clairs orangers,
Arrive — et nous serons les exaltés du monde,
De la terre, de la forêt et des cieux roux,
L’univers sera mien, quand j’aurai tes genoux
Et ton ventre et ton sein et la bouche profonde,
À labourer sous mon amour fécond et fou.
Je me suis embarqué, dans une île gonflée
De grands désirs pareils à des souffles venus
D’un pays jeune et ingénu ;
Un fier destin les guide et les condense, ici,
Comme un faisceau de voix, d’appels, de cris,
Au cœur des batailles et des mêlées.
Les yeux des étangs bleus et l’extase des flores
Regarderont passer notre double beauté,
Et les oiseaux, par les midis diamantés,
Scintilleront, ainsi que des joyaux sonores.
Nous foulerons des chemins frais et flamboyants,
Qu’enlacera l’écharpe d’eau des sources pures,
Un air de baume et d’or que chaque aurore épure
Assouplira nos corps en les vivifiant.
Nos cœurs tendus et forts s’exalteront ensemble
Pour plus et mieux comprendre et pour comprendre encor
Sans avoir peur jamais d’un brutal désaccord
Sur la fierté du grand amour qui nous rassemble.
Nous serons doux et fraternels, étant unis.
Tout ce qui vit nous chauffera de son mystère ;
Nous aimerons autant que nous-mêmes la terre ;
La nature et l’instinct, la mer et l’infini.
Nous nous rechercherons, comme de larges proies,
Où toute ardeur, où tout élan peut s’assouvir :
Prendre pour partager, et donner pour jouir !
Et confondre ce qui s’échange, avec la joie !
Oh ! vivre ainsi, fervents et éperdus,
Trempés de tout notre être, en les forces profondes
Afin qu’un jour nos deux esprits fondus
Sentent chanter en eux toutes les lois du monde.
=====
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Mais c'est quoi au
juste,
prendre un peu de
distance ?
Elle voulait savoir si
c'était un autre gag
zen
comme on vend
dans les magazines
ou si ça marchait
vraiment,
et comment je faisais,
moi
- et sa voix disait
qu'à son avis,
de la distance, j'en
prenais un peu trop
mais elle voulait
quand même
que je lui dise, alors
j'ai répondu
qu'il suffisait de
regarder le spectacle
du monde
avec soi-même
dedans en tout-petit,
et de penser sans
passion
mais avec intérêt
aux fourmis faisant
leur travail de
fourmi
et elle a hoché la tête.
Les moments sont rares
où l'on sent
vraiment
à quel point les gens
ont besoin d'être
aimés.
Ce besoin-là est si
vaste
on ne peut même pas
l'imaginer.
Francis Dannemark
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15/09/2013 09h45
Marie, levez-vous, ma jeune paresseuse :
Jà la gaie alouette au ciel a fredonné,
Et jà le rossignol doucement jargonné,
Dessus l'épine assis, sa complainte amoureuse.
Sus ! debout ! allons voir l'herbette perleuse,
Et votre beau rosier de boutons couronné,
Et vos oeillets mignons auxquels aviez donné,
Hier au soir de l'eau, d'une main si soigneuse.
Harsoir en vous couchant vous jurâtes vos yeux
D'être plus tôt que moi ce matin éveillée :
Mais le dormir de l'Aube, aux filles gracieux,
Vous tient d'un doux sommeil encor les yeux sillée.
Çà ! çà ! que je les baise et votre beau tétin,
Cent fois, pour vous apprendre à vous lever matin.
Pierre de Ronsard... 1578