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05/01/2014 21h56
Bonsoir tou(te)s....
Tu as TOUT compris MaJuju...
Par Pudeur, également. Parce qu'il nous est également permis, depuis cette réserve.... Soit de ne pas trop se dévoiler soit REFUSER de rentrer "dans un Jeu" (la Cour). Tout un système auquel je ne peux adhérer; Cela releverait ainsi et parfois.... de la plus grande des hypocrisies.
Au fait, qu'est-que Fedex??
Bonne fin de soirée et douce nuit.
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FedEx c'est le cargo de nos mots... l'express delivery marchandise... quand la parole vole tel un vent cinglant... my Heart... douce nuit poètes amis...
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Bonne nuit les poètes,Alwena,Squarabee,Juliette,Fra,Créo
et toutes et tous
Miguel Angel Asturias
TEMPS ET MORT A COPAN
Il fut autre, racines et grains dans la terre,
cet acte de peupler de semis les humus,
par horreur de la faim, temps et mort ;
cet acte de répartir les eaux en artères,
par horreur des sècheresses, temps et mort ;
cet acte de choyer la lune avec les yeux,
par horreur des ténèbres, temps et mort.
Il fut autre, religieux engrais transparent,
cet acte d’adorer la pluie, le soleil et la terre,
par horreur de l’incertain, temps et mort ;
cet acte de percer sa langue avec l’épine,
par horreur du doute, temps et mort ;
et cet acte d’apprendre les noms du chemin,
par horreur du retour, temps et mort.
Il fut autre, les sens en amoureuse mousse,
cet acte de gésir dans l’écorce femelle,
par horreur de se dessécher, temps et mort ;
cet acte de lancer les flèches de la vie,
par horreur de les garder siennes, temps et mort ;
et cet acte de rester en fils de la chair,
par horreur de la tombe, temps et mort.
(1961-1963)
Miguel Angel Asturias, Poèmes indiens,
===============================================
Aimé Césaire
Quand Miguel Angel Asturias disparut
bon batteur de silex
jeteur à toute volée de grains d’or dans l’épaisse
crinière de la nuit hippocampe
ensemenceur dément de diamants
brise-hache comme nul arbre dans la forêt
Miguel Angel s’asseyait à même le sol
disposant un gri-gri dans l’osselet de ses mots
quatre mots de soleil blanc
quatre mots de ceiba rouge
quatre mots de serpent corail
Miguel Angel se versait une rasade
de tafia d’étoiles macérées neuf nuits
à bouillir dans le gueuloir non éteint des volcans
et leur trachée d’obsidienne
Miguel Angel contemplait dans le fond de ses yeux
les graines montant gravement à leur profil d’arbres
Miguel Angel de sa plume caressait
la grande calotte des vents et le vortex polaire
Miguel Angel allumait de pins verts
les perroquets à tête bleue de la nuit
Miguel Angel perfusait d’un sang d’étoiles de lait
de veines diaprées et de ramages de lumières
la grise empreinte
de l’heure du jour des jours du temps des temps
et puis
Miguel Angel déchaînait ses musiques sévères
une musique d’arc
une musique de vagues et de calebasses
une musique de gémissements de rivière
ponctuée des coups de canon des fruits du couroupite
Et les burins de quartz se mettaient à frapper
les aiguilles de jade réveillaient les couteaux de silex
et les arbres à résine
ô Miguel Angel sorcier des vers luisants
le saman basculait empêtré de ses bras fous
avec toutes ses pendeloques de machines éperdues
avec le petit rire de la mer très doux
dans le cou chatouilleux des criques
et l’amitié minutieuse du Grand Vent
quand les flèches de la Mort atteignirent Miguel Angel
on ne le vit point couché
mais bien plutôt déplier sa grande taille
au fond du lac qui s’illumina
Miguel Angel immergea sa peau d’homme
et revêtit sa peau de dauphin
Miguel Angel dévêtit sa peau de dauphin
et se changea en arc-en-ciel
Miguel Angel rejetant sa peau d’eau bleue
revêtit sa peau de volcan
et s’installa montagne toujours verte
à l’horizon de tous les hommes.
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06/01/2014 12h32
J'avais oublié que les bleuets sont bleus
J'avais oublié tant de belles choses
J'avais oublié... où avais-je les yeux ? 🙂
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Coucou ma Squawrabee.... je t'envoie de gros bisous ... bonne lecture ma belle...![]()
Cette graine que je tiens
dans le creux de ma main,
qu’en naîtra-t-il demain ?
Un roseau ou un chêne ?
Quelque plante de jardin ?
J’ignore et ne m’en plains.
Mais le coeur me palpite,
sachant qu’en elle habite
une vie qui attend
mon plaisir du moment
et qui dira : présent
pourvu que je lui trouve
bonne terre qui la couve.
Ainsi, bonne graine attend.
Cet amour que tu tiens
dans le creux de ta main,
qu’en naîtra-t-il demain ?
Mon bonheur, ou ma peine ?
Ou mes regrets sans fin ?
Je l’ignore, ô combien.
Mais là, mon coeur se glace
de ne savoir ma place
au destin qui attend
ton plaisir du moment.
Car c’est toi qui choisis,
et c’est moi qui subis.
Bonne chienne qui attend.
Et bon chien s’y entend.
Esther Granek, Portraits et chansons sans retouches, 1976
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Si je vous le disais pourtant, que je vous aime,
Qui sait, brune aux yeux bleus, ce que vous en diriez ?
L’amour, vous le savez, cause une peine extrême ;
C’est un mal sans pitié que vous plaignez vous-même ;
Peut-être cependant que vous m’en puniriez.
Si je vous le disais, que six mois de silence
Cachent de longs tourments et des voeux insensés :
Ninon, vous êtes fine, et votre insouciance
Se plaît, comme une fée, à deviner d’avance ;
Vous me répondriez peut-être : Je le sais.
Si je vous le disais, qu’une douce folie
A fait de moi votre ombre, et m’attache à vos pas :
Un petit air de doute et de mélancolie,
Vous le savez, Ninon, vous rend bien plus jolie ;
Peut-être diriez-vous que vous n’y croyez pas.
Si je vous le disais, que j’emporte dans l’âme
Jusques aux moindres mots de nos propos du soir :
Un regard offensé, vous le savez, madame,
Change deux yeux d’azur en deux éclairs de flamme ;
Vous me défendriez peut-être de vous voir.
Si je vous le disais, que chaque nuit je veille,
Que chaque jour je pleure et je prie à genoux ;
Ninon, quand vous riez, vous savez qu’une abeille
Prendrait pour une fleur votre bouche vermeille ;
Si je vous le disais, peut-être en ririez-vous.
Mais vous ne saurez rien. - Je viens, sans rien en dire,
M’asseoir sous votre lampe et causer avec vous ;
Votre voix, je l’entends ; votre air, je le respire ;
Et vous pouvez douter, deviner et sourire,
Vos yeux ne verront pas de quoi m’être moins doux.
Je récolte en secret des fleurs mystérieuses :
Le soir, derrière vous, j’écoute au piano
Chanter sur le clavier vos mains harmonieuses,
Et, dans les tourbillons de nos valses joyeuses,
Je vous sens, dans mes bras, plier comme un roseau.
La nuit, quand de si loin le monde nous sépare,
Quand je rentre chez moi pour tirer mes verrous,
De mille souvenirs en jaloux je m’empare ;
Et là, seul devant Dieu, plein d’une joie avare,
J’ouvre, comme un trésor, mon cœur tout plein de vous.
J’aime, et je sais répondre avec indifférence ;
J’aime, et rien ne le dit ; j’aime, et seul je le sais ;
Et mon secret m’est cher, et chère ma souffrance ;
Et j’ai fait le serment d’aimer sans espérance,
Mais non pas sans bonheur ; - je vous vois, c’est assez.
Non, je n’étais pas né pour ce bonheur suprême,
De mourir dans vos bras et de vivre à vos pieds.
Tout me le prouve, hélas ! jusqu’à ma douleur même…
Si je vous le disais pourtant, que je vous aime,
Qui sait, brune aux yeux bleus, ce que vous en diriez ?
Alfred de Musset
Bises à toutes et tous , bonne soirée![]()