Bonsoir les poétes et toutes et tous 
Jacques Vialebesset
J'en appelle
S’il est toujours minuit en ce siècle
A la kermesse des étoiles
Le meilleur est encore à venir
Les épiciers du cœur tiennent boutique
Sous le bec des vautours
La chair quitte les os
Ce monde est un vaste charnier
Les hommes cherchent en vain leur ciel
Dans le regard vitreux des autres
Pour que le coq puisse annoncer l’aurore
J’en appelle aux clowns et aux prophètes
Aux bateleurs, aux rêveurs, aux jongleurs
Et au cœur de soleil des forains
Il faut replanter l’arbre de vie
Dans l’humus des cœurs
Avant que l’océan de la mort
Engloutisse la terre où, êtres sans destin,
Nous errons en quête de notre Orient
On ne pourra plus dormir tranquille
Tant que l’on n’aura pas les yeux ouverts
Restent le courage et la lucidité
Pour aimer en dernier recours
Notre réalité est plus grande que les illusions
Nous savons que nos jours sont comptés
Nos colères rouges doivent refleurir
Bien que les coquelicots soient éphémères
Afin de partager le beau pain des forts et des sages
Pour que la sève irrigue nos branches
J’en appelle aux buveurs de lune,
Aux alchimistes du verbe qui allument
Des soleils d’or au cœur de la nuit
Aux conquérants de la Toison d’or,
Aux guetteurs de l’invisible et de l’indicible
Aux chercheurs de Graal et aux fils du vent
Aux cracheurs de mots de feu
Et aux professeurs d’espérance
S’il est encore minuit dans ce siècle
A la kermesse des étoiles
Le meilleur est toujours à venir
J’en appelle à vous, Nobles Voyageurs
Qui traversez l’espace et le temps
Moi, qui suis un arbre en marche
Dont les racines sont dans le ciel
Je m’en remets à vous, Merlin et Mélusine
Et vous, mes semblables, que la poésie vous garde…
Autoportrait de Kate Barry
Bonsoir Rosame, 
Juju, Fra, Sophia, Heart , les poètes...
Tu vois,
Un jour est passé.
Quel beau jour c’était !
Mais tu l’ignorais.
Tu vois,
Bien qu’à ta portée,
Tu l’as laissé là
Car tu ne savais.
Tu vois,
Ce jour-là s’offrait.
Fallait lui parler.
Et qu’en as-tu fait ?
Tu vois,
Il resta muet
et terne d’aspect
comme tant de journées.
Tu vois,
Fallait l’inviter.
Fallait le bercer
Et t’y réchauffer.
Tu vois,
Fallait t’y lover
Et t’en imprégner.
Il t’appartenait.
Tu vois,
Il s’en est allé
Et trop tard tu sais
Qu’il ensoleillait.
Tu vois,
Un jour est passé.
Et tu regrettas.
Quel beau jour c’était !…
Esther Granek, Ballades et réflexions à ma façon, 1978
de Marceline DESBORDES-VALMORE (Poésies inédit
es)
Amour, divin rôdeur
Amour, divin rôdeur, glissant entre les âmes,
Sans te voir de mes yeux, je reconnais tes flammes.
Inquiets des lueurs qui brûlent dans les airs,
Tous les regards errants sont pleins de tes éclairs...
C'est lui ! Sauve qui peut ! Voici venir les larmes !...
Ce n'est pas tout d'aimer, l'amour porte des armes.
C'est le roi, c'est le maître, et, pour le désarmer,
Il faut plaire à l'Amour : ce n'est pas tout d'aimer !
BISES mes Poètes et Poètesses... particulièrement à Abeille
Qui ne saurait tarder à nous rejoindre?
N'est-ce pas??
Bonne nuit les poétes,Rosame,Juliette,Heart Alwena,Créo
,Fra et toutes et tous
Le chant d'automne . J.Viallebesset
C’était si long le temps d’avant nos retrouvailles
Les arbres craquèlent de toutes leurs feuilles d’or
Sous nos pas qui vont l’amble dans la prairie
Que c’est bon cette entente où l’on se comprend
Dans le frisson d’un seul regard silencieux
De sorte que lorsque l’un entrouvre la bouche
L’autre laisse s’échapper la phrase complice
Je puise dans ton souffle les mots de ma langue
C’était si long et c’est de ma vie l’automne
Ne lâche pas ma main pour ne plus nous perdre
Mon tronc est encore dru et chargé de résines
Dans ton ventre germinent mes paroles neuves
Je frémis d’une lumière de flamme sous ton regard
Mes vents bruissants s’habillent de cuivre pour entonner
De toi des psaumes des cantiques et des magnificats
Sers fort ma main que par la pulsation de ton sang
Coule en moi un torrent de sucs de sens et de sève
Mes mots reverdiront dans les mousses de ton cœur
Mon feuillage se couvrira de fleurs pour faire ton nid
Et des oiseaux voleront dans le ciel de tes yeux
Ta place est dans les branches de mes bras
Le printemps est lové aux entrailles de la terre
Je suis enraciné dans les sillons fertiles de ton amour
Ah vivre apaisé enfin pleinement d’accord avec moi.
